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Ceuta et Melilla : Une association de migrants alerte sur la répression et plaide pour les droits humains

Ce vendredi 25 décembre, plus de 300 migrants africains ont tenté de rejoindre l'Espagne par l'enclave de Ceuta, en utilisant des méthodes telles que la nage ou l'escalade de la clôture frontalière au Maroc. Le bilan de cette opération fait état de deux migrants décédés et de 120 autres qui ont été interceptés par les autorités. Les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla constituent les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec le continent africain.

Cette afflux massif de migrants n'est pas surprenant pour Camara Laye, coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc. Il souligne que ces migrants vivent dans des conditions extrêmement précaires au Maroc, et que l'accueil qui les attend en Espagne n'est guère plus favorable.

« Il est inapproprié de parler d'accueil, déclare Camara Laye. L'accueil devrait être synonyme de dignité. Les centres d'accueil sont saturés, et les conditions sanitaires sont loin d'être adéquates. Chaque individu aspire à une vie meilleure, et ceux qui se trouvent dans cette situation le font en raison de l'insoutenabilité de leur condition actuelle. »

Répression

Suite à des campagnes de répression intensifiées dans l'enclave espagnole de Melilla au cours des derniers mois, les migrants se dirigent désormais vers le nord du Maroc pour tenter d'accéder au sol européen, selon l'analyse de Camara Laye.

À Tanger, par exemple, des opérations de ratissage ont eu lieu vendredi, où les migrants sont immédiatement refoulés vers le sud. L'objectif des forces de l'ordre marocaines est de les éloigner le plus possible des frontières. « Pour nous, cela ne constitue pas une solution, mais plutôt un reflet de la politique de l'Union européenne, qui exerce des pressions sur le Maroc pour éloigner les migrants. Ce n'est pas la solution, » affirme-t-il.

Clôtures renforcées

Camara Laye critique également l'ajout de clôtures barbelées et le renforcement de la surveillance à Melilla, qui ne résolvent pas le problème mais contraignent les migrants à modifier leur itinéraire vers Ceuta.

« Depuis février 2015, des opérations de ratissage ont été menées à Melilla, notamment à Gourougou, où des centaines de migrants étaient réfugiés. Cette zone est désormais sous le contrôle des forces de l'ordre marocaines, rendant toute tentative d'accès à Melilla vouée à l'échec. Les grillages ont été renforcés, rendant le passage presque impossible. C'est pourquoi les migrants se tournent maintenant vers Cassiago, dans la forêt, pour tenter de se jeter à l'eau, comme nous l'avons observé ce vendredi. À chaque fois, ils sont interceptés, refoulés, et souvent blessés. »

Chaque année, des milliers de migrants prennent des risques considérables pour atteindre les enclaves de Ceuta et Melilla, qui représentent les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec l'Afrique. L'Espagne avait renforcé les clôtures des deux enclaves l'année précédente pour faire face à un afflux croissant de migrants.


Ceuta et Melilla : Une association de migrants alerte sur la répression et plaide pour les droits humains
Conseil des Migrants Subsahariens au Maroc 28 mai 2025
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